Lisanka de retour de Russie... enfin presque...
Voilà, j'y suis. Ca y est, j'ai atterri. Je suis en France, à Paris. Depuis déjà deux jours. Et pourtant, j'ai l'impression d'y être sans y être. Une partie de mon âme restée là-bas, après expiration du visa. Je suis rentrée sans être rentrée. Je ne pourrais pas décrire ce voyage en entier. Quelque chose s'est produit, de l'ordre de l'indicible. Quelque chose de beau.
De belles retrouvailles tout d'abord, un bouquet de fleurs à l'aéroport de Kaliningrad, une accolade à la russe, des présentations parentales. Un beau week end au bord de la Baltique, de grosses vagues, des algues, un bus cahin-caha, de potes qui picolent et trinquent au champagne dans ce bus sans âge. Des gens sur les rails du train, un train bondé, haut de plafond. Tous les habitants de Kaliningrad réunis à Sveltogorsk, cette ville thermale. Une réunion joyeuse, festive, insouciante qui fait presque oublier la situation d'enclavement de l'oblast de Kaliningrad, petit bout de Russie entre Pologne et Lituanie.
Et puis, il a fallu partir pour Saint-Petersbourg. "Ca te dérange si on y va en train, c'est pas loin de Kaliningrad" me dit N., mon amie. Et moi "ah ouai, on peut y aller en train, c'est moins cher que l'avion et c'est marrant en plus". Juste: quand un russe vous dit que ça n'est pas loin, regardez sur une carte! Car pas loin = plus de 24 heures de train.
Les trains russes, toute une histoire. Chacun sa couchette, chacun sa tasse de thé, chacun semble vaquer à ses occupations. Franchissement de la frontière entre Russie et Lituanie, puis entre Lituanie et Biélorussie, tamponnage de visas. Expliquer qu'on ne descendra pas à Vilnius à des douaniers peu amènes, peu habitués à voir des français dans ce coin d'Europe que tout le monde oublie. Prier pour qu'ils ne ferment pas le visa pour la Russie. Et s'endormir, épuisée, soulagée mais aussi un peu attristée. Pas par ma situation confortable de citoyenne française mais par celle de mon amie, citoyenne russe dans une enclave qui n'a pas vraiment la liberté de se déplacer...
Se réveiller en pleine nuit car le train s'arrête en Biélorussie. Du bruit. Et puis une femme et ses enfants qui viennent vous demander de leur parler français. Nastia et Bilal savent dire "qu'ils sont frères et soeurs" et qu'ils ont un chien. Et Margarita, la brune de Taschenkt, frêle pour ses 25 ans, s'en mèle et nous voilà partie pour une discussion en russe, français, allemand, anglais. Tout est bon pour se faire comprendre.
Et puis arrivée avec N. chez Sascha à Piter, ou Saint-Petersbourg, la divine. Trop de choses à dire sur cette ville qui m'a gagnée. Saint-Petersbourg, la russe sans l'être. Un peu comme moi en fait, un peu russe, un peu française, comme l'entremet...
Je vous raconterai la suite, très prochainement..
Oui, c'est ça, rentrée sans l'être. Un peu changée par ce voyage au "pays où tout est interdit mais aussi où tout est possible". Se garder de juger et tenter de comprendre!
Merci pour vos gentils commentaires en mon absence, ils m'ont touchés, comme toujours. Je reviens bientôt vous présenter Saint-Petersbourg mais aussi mes expériences culinaires (coup de coeur également de ce côté-là, la nourriture russe n'a rien à envier à la nourriture française, je peux vous l'assurer! Je me suis régalée, je vous ferai découvrir ces petites spécialités). A bientôt donc, car l'atterissage est brutale (je donne des cours et recommence à réviser les oraux).